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La capsule du chantier #8 | L'Espace Chantier A11A12

Les parties cachées des choses et des êtres

12.01.2018 – YH

Lors d’une visite du Musée Archéologique d’ Athènes, le gamin accompagné de son père s’immobilise devant un marbre de Paros représentant le cheval d’un « officier portant corselet », époque Héllenistique. L’attentionné papa explique la préciosité du marbre, la sculpture d’un bloc dans la masse, la finesse des lignes musculaires, mais que répondre à ça ? : « mais papa, comment est ce que le sculpteur savait qu’il y avait un cheval dans le bloc ? »

Chevaux en bois flotté par Heather Jansch

Lors de la découverte d’un paquet de trucs emballés au pied d’un Normann ampoulé, le petit enfant serait légitime d’interroger tous et toutes pour comprendre comment ce diable de type en rouge peut se présenter dans toutes les maisons via la cheminée avec toujours une barbe blanche ?

Et lorsqu’on s’attache à comprendre l’information avec un grand ou moins grand I, pourquoi ne s’étonne t-on pas de devoir intégrer une dimension cryptée à ce qu’on nous dit, parce que finalement, les choses ont des dimensions multiples, comme ce treizième étage et demi dont on soupçonne l’existence dans les grandes tours ?

Quels sont ces songes avec lesquels nous avons à composer en toute conscience pour produire l’image 3D la plus juste et la plus appropriée simultanément, à l’usage du quotidien et de ses formes ?

En va t-il de même du corps des êtres ? Le corps de la personne au travail révèle t-il tout dans sa forme et son mouvement ou bien ce qu’il recèle apparaît en surface sans qu’on puisse savoir ce qui est généré ? Comment les exigences du travail physique impriment-elles au corps agissant ses mouvements de réponse, sa gestuelle de production, et comment les tréfonds du corps lui même font apparaître dans les gestes, l’histoire du corps ? Quelles sont les stratégies mécaniques du corps et de son commandement pour contourner les écueils à sa fluidité que les années, les fatigues, les répétitions, les charges réduisent dans des dimensions d’autant plus inexorables que la plainte demeure inaudible ou tout au moins n’a t-elle d’auditoire que le collègue très proche ou la famille, non lieux de pouvoir ou lieux de non pouvoir dans le monde du travail ? Le corps est-il une forme de la chose cachée ? Est ce qu’il dissimule et est–il dans le même temps un mystère en soi ? Le corps de l’ouvrier ou du travailleur constitue t-il un écran à sa vérité avec lequel les travailleurs doivent composer ?

On voit bien que les fonctions jouent sur la conformation des corps. Tous les métiers n’exigent pas les mêmes qualités d’agilité, de puissance, de souplesse, de tonicité. Mais si on reprend la naissance de la sculpture, non pas en tant que forme produite mais en tant que discipline, et si on prend en compte la physique des corps , des fluides, des hiérarchies et des propres exigences quant à ce qui doit être tenu et, selon l’idée qu’on se fait de soi dans le travail, alors le raisonnement qui consiste à voir le corps comme une production dont les agents ne sont pas tous identifiables sans l’intermédiaire du langage, ce raisonnement est juste qui induit une approche du corps (et de ses composantes moins liées à la matière-corps), comme approche historique – et donc dite, parlée, exprimée- du corps au travail.