Nous y voilà…

12/10/2017 – YH

Dans le giron de ce quartier naissant, s’est fabriquée la fête des Vergers, pour la troisième fois, et pour la première fois avec comme boîte ouverte, l’ Espace Chantier.

Nous voilà où ?

D’ où parle t-on ?

Hé ! On parle là de la fête du 7 octobre 2017, fête des Vergers, Meyrin, avec comme épicentre nodal, macromolécule en devenir, l’ Espace Chantier.

Voilà de quoi parler sans ronds de jambe.

On ne peut pas dire, en passant, que les phénomènes de circularité sont tout à fait étrangers à la fabrique de la fête comme à celle, en cours, de l’ Espace Chantier : coeur absolu du processus, ces cercles inépuisés de recherche, tâtonnements, fouilles et creusements, par quoi d’ailleurs cet Espace Chantier, cet espace tout court, a des liens de génèse imaginables avec les dimensions sub-terriennes qu’on peut trouver aux fondations des bâtiments en élévation A11-A12, ou, en poussant la particule dans sa logique, à l’accélérateur de celles-ci, tout proche, sous le dôme du CERN.

En gros, disons plus simplement que certaines naissances n’ont aucune ponctualité, (mais les choses finissent par arriver à point) dans tous les sens du terme, ou que certains accouchements ressemblent à ces agendas Olympiens ou rien n’est remis aux calendes des mêmes origines, mais où le temps s’installe en faisant un rond majeur comme fil rouge ouvert, autour duquel, du projet – matière, des projets – actions, de l’idée, des fêtes, des discours, de l’image, font d’autres cercles dont les orbites petit à petit se complètent elles mêmes et en terminent d’autres. Il n’y a pas à voir là de ravage géométrique : la fête était là, l’ Espace Chantier en est né en partie ; les espaces encore non définis produits eux mêmes des vapeurs de leur naissance, n’en obéissent pas moins à quelques déterminismes à minima Euclidiens ; Mais ! Considérant l’entourage immédiat de l’ Espace Chantier, et ce sacré Synchrotron comme un Dieu lare aux entrechocs confinés, n’aurait-on pas quelque prudence à observer attentivement (c’est à dire en shootant très délibérément dans la fourmilière des représentations) par quelles lignes droites – dont la courbure émerveille – et comment un tel projet, produit finalement, sans un pas d’arrêt, sa propre dimension et les définitions de celle-ci ?

Du coup, – un K.Dick ne pourrait nous contredire – ni même Escher ou quelqu’autre traceur d’orthogonalités déviées, si on dit que lorsqu’ une forme inédite d’espace habité et siège d’une activité intense apparaît, alors on ajoute de la régénérescence en acte à la géo-socio diversité générale comme des floraisons de Leoni le feraient d’ailleurs.

Activité intense ? A y être, si on en parlait, de cette intense activité ?

On pourrait le faire pour décrire un peu le 7 octobre… faisons le même quand on saurait que les univers complexes et mobiles n’ont pas de point d’entrée si lisible…

Disons que ces fanions d’un clair de lune sur mer, comme paquebot paisible en contrepoint du Jura signalent cet ensemble puissant qu’on voit maintenant des Abères comme une entité animale en devenir ;

Disons qu’au bas mot deux cents personnes dans la journée du samedi ;

Disons encore que les huit visites, chantier et quartier confondus ont rassemblé dans une plénitude d’oeuf, pas moins de 120 personnes ;

Disons enfin, avant de reprendre souffle, que quelques huitante repas ont fait goûter à tous l’attention culinaire d’une dizaine de cuisiniers amateurs, adhérents de l’ Auberge, dans le réfectoire où habituellement les ouvriers du chantier A11-A12 prennent la pause de midi.

A suivre simplement le programme des yeux et en ne s’arrêtant qu’aux chiffres, on passerait en lisière de ce qui s’est amorcé ce samedi 7 octobre : si on se permet d’employer ce mode énumératif du « disons que », c’est qu’après consultation de la description des descriptions, on se doit dans un deuxième temps de subvertir en toute subjectivité ce qu’on a cru apercevoir dans la gestuelle générale – tout sauf une gesticulation – et c’est ce qui ressort de la très mesurée appropriation par le simple fait d’être là, présent ; c’est toujours un pari que de prendre la mesure des moeurs d’une bête en gestation, et plus encore d’en identifier les déterminants, l’ environnement, les jaillissements à venir ou en préparation. C’est l’histoire du tigre de Borgès : le saut en cours se dessine aussi lentement et mystérieusement que la lumière décline ou apparaît dans les hautes latitudes, mais c’est pourtant dans le saut et du sceau brisé de son erre que nait le tigre. Les gens étaient là, nous étions là, et, ceux à venir pas bien loin pour co-construire ce fameux paquebot en devenir.

La suite au prochaine numéro.