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La capsule du chantier #1 | L'Espace Chantier A11A12

La capsule du chantier #1

Repas de midi à l’Espace Chantier A11-A12, rencontres et discussions.

[26.6.2017]

L’heure de la pause de midi sur le chantier A11 – A12 , 27° à l’ombre du patio.

La table est dehors, on a sorti les gamelles et l’eau fraîche des frigos de Amar ; Amar, c’est une des pièces maîtresse du chantier, le logisticien en chef des approvisionnements, l’homme du café et des boissons ; il se charge aussi, et ça a l’air de lui faire plaisir, de l’arrosage du potager. Tout semble donc en place pour déjeuner et souffler.

En fin de repas on a posé la maquette des fameux bâtiments A11 et A12 en bout de table comme guest, guest qu’on présente rapidement. Par la même occasion, on présente ce qu’est une coopérative d’habitants, ce que c’est que de participer à la construction du projet par les futurs habitants eux mêmes, et pourquoi ça peut être une solution d’accès à un logement à loyer stable.

«Tiens, c’est ça qu’on construit?» «C’est la première fois que je vois les bâtiments.» Très rapidement arrive la question de savoir qui peut accéder à ces logements, est ce que ça peut être n’importe qui, même si c’est une fois que le projet est décidé ? Est ce que des logements restent disponibles ?

Une des choses qui apparaît assez rapidement, c’est l’intérêt financier de la stabilité des loyers, mais c’est aussi ce que ça permet : poser les valises pour longtemps, prendre le temps de connaître tranquillement son entourage et ses voisins : Pourquoi ? Parce que si les loyers restent stables dans un environnement choisi, on reste.

C’est un peu ce que dit un des ferrailleurs de la tablée, c’est qu’il faut finir par s’installer si on veut avancer. Il dit aussi qu’il faut savoir se détacher un peu de sa communauté pour ça.

Lui arrive du Kosovo, il est ouvrier « volant » comme ses trois collègues, c’est à dire qu’il va d’un chantier à l’autre à la demande. Il dit qu’évidemment on fait un métier selon ses compétences, mais qu’on le fait ou qu’on vous le fait faire en fonction de bien d’autres critères encore. Dans le bâtiment par exemple, il ne semble pas exigible de parler la langue locale pour être embauché si le niveau d’expérience ou de responsabilité nécessaire est faible pour la tâche visée. Les gestes suffisent pour communiquer, mais il faut piger vite, être efficace.

D’autres collègues encore disent qu’on se fait une place au soleil plus rapidement si votre communauté nationale est présente depuis longtemps, en tous cas assez longtemps pour cette communauté devienne « spécialiste» de tel ou tel domaine. L’effet pervers c’est que bientôt votre savoir-faire ou votre compétence finit par se confondre avec votre origine.

Le collègue du premier dit en blaguant que les Kosovars seront peut-être les chefs en 2030, mais que pour ça, il faudra vraiment maîtriser le Français et peut être le Portugais.

Finalement, il est treize heures ; chacun repart vers ses ferrailles, ses banches, le coulages des bétons. La chaleur est la même pour tous et la fraîcheur dans le patio idem. La question est maintenant de savoir si la possibilité du partage équitable des choses peut naître ou se démontrer dans cet étrange lieu que tendrait à devenir l’Espace Chantier ?